RAMADAN-DATTES: LA CONTREBANDE

Le consommateur marocain a développé avec le temps le bon réflexe d’acheter les dattes locales, toutefois des pratiques frauduleuses ont fait apparition ces dernières années pour écouler sur le marché national des dattes de contrebande.

En effet, la vente des dattes d’origine inconnue sur le marché local n’échappe presque à personne et cette pratique malveillante à combattre prend encore plus d’ampleur durant le mois sacré de Ramadan.

Chaque année, un débat de fond est ouvert sur cette question en rapport avec le trafic juteux des dattes étrangères surtout à l’approche de ce mois béni, une occasion pour voir comment ce fruit est introduit illégalement sur le marché marocain et mesurer l’incidence sur l’économie de la région de Drâa-Tafilalet.

C’est vrai que le Maroc recourt à l’importation de ce fruit très prisé par la population durant le mois sacré en vue de satisfaire une demande croissante, la production nationale n’arrive pas encore à couvrir les besoins des consommateurs nationaux.

Les commerçants malintentionnés guettent justement l’occasion du mois de Ramadan qui connait un pic de consommation pour faire introduire la datte étrangère sur le marché local, exposant ainsi le consommateur marocain à plusieurs risques.

Pour écouler cette marchandise de contrebande, les trafiquants utilisent souvent un stratagème qui consiste à fausser les règles de traçabilité du produit pour induire en erreur les clients sur l’origine de la datte.

Vu son caractère pernicieux, le commerce des dattes de contrebande fait subir à l’économie nationale une perte assez importante.

Cette pratique illégale a également de grandes conséquences sur les revenus des petits agriculteurs de Drâa-Tafilalet, une région qui contribue à hauteur de 90 pc à la production nationale, soit 106.000 tonnes en moyenne.

Aussi, la consommation moyenne des dattes par an et par habitant à l’échelle nationale est de 3 kg seulement, contre 11 kg à Drâa-Tafilalet, cette donne explique l’importance de la datte dans le régime alimentaire de la population locale.

Pour mieux mesurer l’impact du commerce des dattes de contrebande sur l’économie régionale, il est important de signaler que la filière phoenicicole constitue la principale source de revenu des habitants de ce territoire à dominance oasienne.

C’est pourquoi, même si le commerce clandestin des dattes a enregistré une baisse ces dernières années, les services de contrôle concernés sont interpellés à redoubler d’efforts et à faire preuve de plus de vigilance pour endiguer le trafic illicite de ce fruit.

Ces indicateurs socio-économiques traduisent parfaitement l’importance cruciale que revêt le secteur dattier pour la région qui compte plus de 4,5 millions de palmiers sur une superficie totale de 43.000 hectares et dont la production a atteint l’année dernière 101.000 tonnes.

Il est vrai que le commerce des dattes connaît un grand développement pendant le mois béni de Ramadan, mais l’objectif d’améliorer plus le chiffre d’affaires des vendeurs locaux reste largement tributaire de l’effort collectif de mobilisation contre la vente illégale des dattes d’origine non identifiée.Mohamed Nassiri

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