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L’ancien président coréen Yoon Suk Yeol a été inculpé jeudi pour « abus de pouvoir » en lien avec sa tentative d’instaurer la loi martiale en décembre dernier, a annoncé le parquet, ajoutant un nouveau chef d’accusation contre le dirigeant déchu, déjà poursuivi pour insurrection.
Le ministère public a précisé que des « investigations complémentaires pour abus de pouvoir » ont conduit à cette inculpation supplémentaire, sans toutefois requérir le placement en détention de l’ex-chef d’État, destitué début avril.
Les procureurs avaient initialement écarté l’accusation d’abus de pouvoir en raison de l’immunité présidentielle. Cependant, la destitution de M. Yoon a levé cet obstacle juridique et permis un élargissement des poursuites, a rapporté l’agence Yonhap.
Un responsable du parquet, cité par l’agence, a confirmé que les procureurs disposent de preuves suffisantes pour l’inculper d’abus de pouvoir.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre, M. Yoon avait tenté de décréter la loi martiale, ordonnant à l’armée de bloquer le Parlement dominé par l’opposition. Cette mesure a été rejetée par un vote d’urgence de l’Assemblée nationale et annulée après seulement six heures.
Destitué par la Cour constitutionnelle le 4 avril, M. Yoon doit désormais s’expliquer au pénal. Malgré les lourdes peines encourues, il comparaît libre, sa détention provisoire ayant été annulée pour vice de procédure le 8 mars.
S’il est reconnu coupable, M. Yoon deviendra le troisième ancien président de Corée à être condamné, après Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo, tous deux condamnés en 1996 pour « insurrection » suite à un coup d’État perpétré en 1979.
La Corée tiendra une élection présidentielle anticipée le 3 juin.