AFRIQUE DU SUD: LA CHUTE LIBRE OU LE CHAOS ÉCONOMIQUE DÉCLARÉ

Deuxième économie du continent africain après le Nigeria, l’Afrique du Sud semble, à en croire les chiffres et les analyses, s’embourber dans une crise qui dure depuis bientôt une décennie, poussant les investisseurs à tourner le dos à un pays présenté dans le passé comme un modèle dans sa région.

Les principaux indicateurs économiques du pays suscitent les inquiétudes. Au terme du deuxième trimestre de l’année en cours, le pays a sombré dans une récession technique, résultat de deux trimestres consécutifs de croissance négative du Produit Intérieur Brut (PIB).

Ce dernier a, en effet, accusé un recul de 0,7 pc au deuxième trimestre, alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0,6 pc. Cette performance négative fait suite à une contraction de 2,6 pc au trimestre précédent.

Cette récession vient tirer la sonnette d’alarme quant à l’enlisement du ralentissement prolongé qui frappe le pays depuis le début du mandat de l’ancien président Jacob Zuma en 2008.
Elle intervient aussi dans un contexte économique et social tendu, marqué par une aggravation des déficits sociaux, avec un chômage touchant près de 30 pc de la population active et une pauvreté frappant presque la moitié d’une population globale estimée à environ 56 millions d’âmes.

Ce climat peu certain a conduit à un affaiblissement continu de la confiance des investisseurs, hâtes de voire la nouvelle administration, conduite par le président Cyril Ramaphosa, se montrer plus agressive dans la mise en œuvre de réformes structurelles et surtout dans la lutte contre la corruption, un phénomène qui a rongé le pays sous Zuma, portant une grave atteinte à son image auprès des investisseurs.

En août dernier, l’indice de confiance des investisseurs a de nouveau enregistré une baisse. Selon la chambre de commerce sud-africaine, qui élabore cet indice, cet affaiblissement intervient suite au déclin des exportations des marchandises, la baisse de la valeur de la monnaie sud-africaine et la hausse de l’inflation.

Rappelons que la confiance des investisseurs avait atteint son plus haut niveau en janvier dernier, dopée par l’élection de Ramaphosa, en décembre 2017, à la tête du Congrès National Africain (ANC, au pouvoir depuis 1994) en remplacement du très controversé Zuma.

Cependant, l’élan d’espoir suscité par la montée en force de Ramaphosa s’est vite évaporé sous le coup de la grave crise économique et sociale.

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