L’Australie envisage de reconnaître Al-Qods comme capitale d’Israël

Une annonce qui intervient à quelques jours d’une élection partielle décisive qui risque de priver la coalition gouvernementale de la majorité d’un siège à la chambre des Représentants.

« Lorsque des propositions sensées et conformes à notre politique étrangère sont mises en avant, l’Australie doit être ouverte à ces idées… et je suis ouvert à ces idées », a souligné le Premier ministre dans une déclaration à la presse.

« La position de l’Australie sur cette question a, à ce jour, supposé qu’il n’était pas possible d’examiner la question de la reconnaissance d’Al-Qods comme capitale d’Israël avec la solution à deux États », a expliqué M. Morrison, ajoutant qu’on « peut atteindre les deux et, en poursuivant les deux, on contribue à la solution de deux États ».

Le chef du gouvernement australien a insisté sur le fait que la coalition gouvernementale reste déterminée à œuvrer pour une solution à deux États entre la Palestine et Israël.

M. Morrison a également annoncé un réexamen du soutien de Canberra à l’accord nucléaire iranien et a fait savoir que l’Australie voterait cette semaine contre la présidence de l’Autorité palestinienne d’un groupe des Nations Unies.

Les changements majeurs dans la politique étrangère du Moyen-Orient surviennent cinq jours avant une élection partielle cruciale au siège de Wentworth à Sydney où 12,5% des électeurs sont juifs.

L’élection partielle de Wentworth, qui aura lieu le 20 octobre, est très décisive puisqu’un revers pour le gouvernement pourrait le priver de sa majorité d’un siège à la chambre des Représentants.

Le candidat du Parti libéral, Dave Sharma, un ancien ambassadeur d’Australie en Israël, va affronter le Travailliste Tim Murray et la candidate indépendante Kerryn Phelps, alors que les sondages montrent que la course serra extrêmement serrée.

Le Premier ministre a rejeté les questions concernant le timing de cette annonce, mais il a attribué au candidat du Parti libéral, Dave Sharma, le fait d’avoir soulevé la question de l’ambassade.

Cette annonce a déclenché un lever de boucliers chez le Parti travailliste, principal parti de l’opposition, qui a qualifié la démarche de Scott Morrison de « désespoir ».

Le Premier ministre se livre à un jeu de mots « dangereux et trompeur » avant l’élection partielle de Wentworth, a indiqué la ministre des affaires étrangères du gouvernement de l’ombre (shadow cabinet), Penny Wong, ajoutant que Morrison « est un type qui est prêt à tout faire pour conserver sa majorité parlementaire ».

« La politique étrangère et les intérêts nationaux de l’Australie sont beaucoup trop importants pour se risquer à ce jeu », a souligné Mme Wong, affirmant que « les habitants de Wentworth et tous les Australiens méritent un dirigeant qui fait passer l’intérêt national avant son intérêt personnel et qui gouverne dans le meilleur intérêt du pays à long terme du pays ».

Si cette annonce se concrétise, elle marquera un tournant politique visant à aligner l’Australie sur la politique étrangère de Donald Trump, qui a reconnu officiellement Al-Qods comme capitale de l’Etat hébreu en décembre 2017.