La Cour des Comptes signale des dysfonctionnements au sein de l’OCP

Hibapress

Première entreprise nationale, l’OCP représente un cinquième des exportations du Maroc. Son fonctionnement représente naturellement un enjeu primordial pour le présent et le futur de l’économie du Royaume.

Le 18 mars 2019, la Cour des comptes a publié un rapport sur la mission de contrôle de la gestion effectuée sein de l’Office chérifien des phosphates, portée notamment sur son activité minière – soit l’extraction et le traitement des phosphates-.

Un rapport loin d’être élogieux envers le géant du phosphate marocain. De la planification des activités minières à la maintenance du matériel d’exploitation ou l’impact environnemental, sont autant d’aspects étudiés par la Cour des Comptes. Des aspects qui présentent, pour la plupart, des dysfonctionnements plus ou moins importants.

Planification floue

Anticiper et planifier sur le long terme est essentiel pour opérer une transition des sites épuisés vers de nouveaux gisements. Pourtant, selon la cour des comptes, « la planification du développement des nouvelles mines prévues dans certains sites pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie de développement des capacités de production minières, déployée depuis 2008, a été marquée par certaines insuffisances relatives aux études minières. »

En effet, les « études relatives aux mines en développement, réalisées entre avril 2008 et janvier 2009 », ne donnent pas assez d’importance « à l’affinement de la reconnaissance géologique des gisements ». L’institution menée par Driss Jettou, relève avec étonnement que « le programme de production à l’horizon 2050, qui constitue le document de référence en matière de planification » identifie les gisements de relève « sans préciser les éléments pris en compte et les critères retenus pour prioriser entre ces gisements ».

La Cour des comptes affirme que « le système de planification de l’activité minière » manque cruellement de « processus appropriés », et surtout « formalisés ». Une problématique qui revient notamment dans la gestion de la sous-traitance par l’Office Chérifien pour certains travaux miniers qui « nécessite d’être basé sur un cadre de référence qui en fixe les principes et les règles » souligne la Cour des Comptes.

Informatisation engourdie

La gestion des stocks présente aussi quelques lacunes. Fonctionnant « souvent en flux tendu », celle-ci peut engendrer « des risques de perturbation dans les programmes de production ». De plus, « il a été relevé que le suivi des activités des laveries ne permet pas un pilotage approprié ». Une problématique soluble si « le déploiement d’un système informatique permettant la génération automatique des indicateurs liés à ces activités » n’avait pas souffert de retards importants.

Un retard en termes d’informatisation retrouvé aussi au sein de la maintenance de l’OCP. Plusieurs chantiers « ont accusé des retards significatifs et ont abouti à des réalisations disparates entre les différentes entités minières ». En effet, la nouvelle « politique maintenance du matériel et des équipements utilisés dans l’extraction et le traitement des phosphates n’a été adoptée qu’en 2018 après l’engagement de plusieurs projets en matière de maintenance ». Chantier majeur, la redynamisation de la gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO), accuse « des retards répétitif » et « peine à se concrétiser ».

L’environnement délaissé

L’industrie minière est, par nature, menée à engendrer des dangers écologiques importants. L’envergure des activités de l’OCP rendent la gestion de son impact environnemental d’autant plus essentiel. Pourtant l’Office, souffre de « certaines insuffisances » dans ce domaine, qui nécessitent d’être rattraper.

La Cour des comptes insiste que « des efforts supplémentaires devraient être déployées pour le traitement des grandes superficies exploitées et non réhabilitées » et ce « en dépit de de l’évolution significative enregistrée durant les dernières années » opérée par l’Office chérifien des phosphates.

Le processus de lavage et de flottation du phosphate engendre « un problème d’évacuation des boues », qui sont stockés dans des bassins utilisés à cet effet. Les dégâts infligés sur ces terres et les effets engendrés sur l’environnement par cette méthode ne semble pas faire l’objet de questionnement par l’OCP.

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