Primaires démocrates: fin de campagne dans le New Hampshire avant un vote crucial

Hibapress / AFP

Multipliant les rencontres à travers le New Hampshire, les favoris Bernie Sanders et Pete Buttigieg ont jeté lundi leurs dernières forces dans la bataille à la veille d’un vote crucial dans les primaires démocrates qui pourrait les propulser vers l’investiture du parti pour défier Donald Trump en novembre.

Pendant que les candidats échangeaient des piques acerbes dans cet Etat du Nord-Est américain glacial en cette saison, un autre prétendant à l’investiture démocrate, Michael Bloomberg, a enregistré un bond spectaculaire dans les intentions de vote à l’échelle nationale, grimpant à la troisième place d’une enquête d’opinion de l’université Quinnipiac.

La hausse est d’autant plus remarquable que cet ex-républicain et ex-indépendant ne se présente pas dans les premiers Etats qui votent pour les primaires en février. Il compense en arrosant copieusement de publicités auto-financées les Etats qui voteront à partir du « Super Tuesday », le 3 mars, lorsqu’il entrera en lice.

AFP / JIM WATSONDonald Trump lors d’un meeting à Manchester, dans le New Hampshire, le 10 février 2020

Un autre milliardaire a décidé de s’inviter dans le New Hampshire: le président républicain Donald Trump, qui a tenu un meeting de campagne lundi soir dans la ville de Manchester après avoir expliqué vouloir « secouer un peu » l’opposition.

« Les démocrates n’ont jamais été aussi extrêmes, en s’inspirant de Bernie le fou », a-t-il déclaré sur scène. « J’essaie de savoir lequel de leurs candidats est le plus faible, mais ils sont tous faibles », a-t-il encore taclé.

– Sanders, favori –

Les dix rivaux en lice dans le New Hampshire pour l’investiture démocrate avaient eux prévu une trentaine de meetings de campagne lundi.

AFP / Jonathan WALTEREtats-Unis : primaires et caucus démocrates

A la gauche du parti, le sénateur indépendant Bernie Sanders, 78 ans, prône une « révolution » politique afin de parvenir à une société plus égalitaire, et domine confortablement les sondages dans cet Etat, voisin de son fief du Vermont.

Il est suivi par l’ex-maire de la ville de South Bend Pete Buttigieg, 38 ans, qui a surpris en remportant, d’un cheveu, un premier scrutin chaotique organisé il y a une semaine dans l’Iowa.

« Ce qui va se passer ici aura d’énormes conséquences », a lancé Bernie Sanders à ses électeurs dans le New Hampshire.

Sans les citer, il a éreinté ses rivaux plus modérés qui acceptent, contrairement à lui, des financements de campagne venant de « milliardaires ».

Même s’il ne compte que sur les petits versements de ses partisans, le septuagénaire affiche des montants record de levées de dons.

AFP / TIMOTHY A. CLARYPete Buttigieg, en campagne à Keene, dans le New Hampshire, le 8 février 2020

Ancien militaire, premier candidat ouvertement homosexuel et également bien placé dans la course à la Maison Blanche, Pete Buttigieg plaide lui pour une politique « réaliste » et de rassemblement.

Et dénonce, à propos de la profonde réforme du système de santé proposée par son rival socialiste, « un projet tellement cher que le sénateur Sanders lui-même admet qu’il n’a aucune idée de comment le financer ».

Dans les intentions de vote du New Hampshire, les deux hommes sont loin devant les autres principaux prétendants: la sénatrice modérée Amy Klobuchar, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren et l’ancien vice-président Joe Biden.

La pression est forte sur le modéré Joe Biden, qui a déçu dans l’Iowa avec une modeste quatrième place. Agé de 77 ans, il était pourtant le grand favori des sondages nationaux, se présentant en meilleur atout pour battre Donald Trump.

AFP / Joseph PreziosoL’ancien vice-président Joe Biden en campagne pour la primaire démocrate du New Hampshire, le 8 février 2020

Bernie Sanders lui est même passé devant pour la première fois lundi dans le sondage Quinnipiac mené à travers les Etats-Unis.

Martelant qu’il n’abandonnera pas la course « quoiqu’il arrive mardi », l’équipe de Biden semble bien envisager un nouveau revers dans le New Hampshire.

Mais elle table, pour le relancer vers les sommets, sur une bonne performance en Caroline du Sud, qui votera fin février. Là-bas, la population noire est très importante et devrait rester acquise à l’ancien vice-président de Barack Obama.

Problème avec cette stratégie: deux ou trois mauvais résultats pourraient faire rapidement s’assécher ses sources de financement… et provoquer l’effondrement de sa campagne.

– « Plus d’expérience » –

AFP / Joseph PreziosoDes partisans de Donald Trump déjà rassemblés aux abords du stade SNHU de Manchester, dans le New Hampshire, des heures avant un meeting de campagne du républicain prévu le 10 février au soir

Dans la lutte pour sa survie, Joe Biden attaque son grand rival au centre Pete Buttigieg, en épinglant le manque d’expérience en politique nationale de l’ex-maire d’une ville de 100.000 habitants.

Un message qui semble toucher certains électeurs. Venue écouter M. Buttigieg lors d’un meeting à Nashua, dans le New Hampshire lundi, Katie Morgan, 20 ans, a confié à l’AFP qu’elle l’avait trouvé « intéressant et intelligent ». Mais, a-t-elle ajouté, « je préfère un candidat avec un peu plus d’expérience ».

Joe Biden n’épargne pas non plus Bernie Sanders, affirmant qu’il serait « difficile » de faire campagne « pour une candidature démocrate socialiste ».

L’autre grande candidate de l’aile gauche du parti démocrate, Elizabeth Warren, arrive troisième dans la moyenne des sondages portant sur le New Hampshire, devant Joe Biden et Amy Klobuchar.

Cette dernière a toutefois le vent en poupe depuis l’Iowa, coiffant même au poteau Mme Warren et M. Biden dans deux sondages publiés coup sur coup ce week-end.

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