Digital. Le Raja dans la cour des grands

Hibapress

Club emblématique du football marocain, le Raja de Casablanca présente l’un des plus beaux palmarès à l’échelle nationale et continentale. Mais il n’y a pas que sur les terrains de foot que le club de la métropole enchaîne les bons résultats…

En effet, depuis plus d’un an, le Raja a entrepris avec succès une refonte totale de sa communication digitale, au point d’être à ce jour leader au Maroc sur les différents réseaux sociaux et même de concurrencer les plus grands clubs à l’international.

Eclairage avec Mouad Chaoui, marketing & digital manager au sein du Raja Club Athletic.

1- Bonjour, pouvez-vous nous présenter brièvement l’équipe digitale du Raja Club Athletic ?

Avec l’arrivée du comité directeur à leur tête M. Jawad Ziyat, le premier recrutement d’une équipe en interne c’était celle dédiée principalement au digital et au marketing. Ceci exprime de manière directe que le club capitalise sur le marketing et le digital comme un support important pour le développement du club. J’ai rejoint le club avec deux autres personnes il y a un an de cela. Je suis à la tête de l’équipe marketing & digital sous le management de personnes de grand calibre qui font partie du comité et qui nous ont aidé à mettre en place la stratégie du club au niveau du digital et du marketing. Nous sommes à ce jour cinq personnes à travailler dans la cellule digitale, et je peux dire qu’il y a beaucoup d’efforts qui se font, tout cela pour rapprocher les supporters du quotidien du club, de donner des informations fiables et de qualité. On essaye également de les divertir et d’être proche d’eux.

2- Le club est présent sur plusieurs plateformes sociales, et la communauté rajaouie s’étend au-delà des frontières du Maroc. Quelle est votre stratégie sur le digital ?

On a mis en place une stratégie de contenus qui se base beaucoup sur l’anglais. C’est un choix stratégique qui nous permet d’être compris par tout le monde et de toucher les personnes qui connaissent le Raja au niveau international. Je pense que les gens ont tous ressentis la différence sur la manière de communiquer du club qui est très moderne et qui s’approche beaucoup de la communication des clubs européens et internationaux, au point que le Raja commence à devenir une inspiration pour les autres clubs du Maroc. Grâce au digital, on fait des affiches post matchs qui font interpeller même des personnes qui ne sont pas intéressés par le foot et parfois des affiches en connexion avec des séries connues ou avec des jeux vidéo populaires comme Fortnite. Maintenant, on est toujours en début de chemin et il y a encore des choses à développer sur le digital et en tant que club on est très fiers de ce qu’on est devenus et de la manière à travers laquelle on rayonne l’image du Raja Club Athletic au niveau international.

3 – Quelle est l’évolution de l’audience des comptes de réseaux sociaux du club ?

Au moment où on est venus on était à 4 millions de fans sur Facebook et maintenant on est à près de 4,5 millions de fans avec presque une augmentation de 450.000 fans 100% en organique. Sur Instagram, on était à 300.000 et maintenant on a presque atteint 1 million de fans. Concernant Twitter, on était à 18.000 et le WAC nous dépassait par plus de 40.000 fans, mais maintenant et après un an on est le club marocain numéro 1 sur Twitter avec plus de 110.000 followers. Pour Youtube, on est à presque 350.000 abonnés et malgré le peu de contenus on est même 2ème en Afrique sur cette plateforme. Pour résumer, le Raja Club Athletic est le leader marocain sur tous les réseaux sociaux et l’objectif actuellement n’est pas de se comparer au niveau national mais bien au niveau continental et international.

Mouad Chaoui (en vert) en compagnie de Mustapha Dahnane et Abdeslam Hanat, membres du comité du RCA.

D’un autre côté, il y a des statistiques qui prouvent que le Raja a réussi son pari sur le digital. Par exemple, selon « Deportes&Finanzas », on est classé numéro 8 en termes d’engagement au niveau mondial et 2ème au niveau continental en janvier sur Facebook. Pour Twitter, on a été classé 5ème en termes d’interactions en Afrique, toujours selon la même source, alors que ce réseau social n’est pas très populaire au Maroc. Il y a également une autre statistique, émanant de « Result Sports », qui a classé le Raja 54ème au niveau mondial par rapport au nombre des followers sur les réseaux sociaux, sachant que c’est 100% organique et que le club n’a pas encore démarré une stratégie d’amplification. Enfin, on est le seul club africain qui a rejoint Dugout, une plateforme internationale de marketing et d’attractivité des clubs avec du contenu vidéo. Quand on voit un peu les rapports d’audience, on a plus de 10 millions de vues par mois, ce qui est magnifique sachant que la majorité des vues sont en Egypte et au Golfe.

4- Quelles ont été pour le Raja les publications qui ont généré le plus de succès ?

Les posts qui font le plus d’interactions c’est tout ce qui est sportif comme l’annonce de nouveaux joueurs ou bien les résultats des matchs. Par exemple, quand le résultat est bon on s’éclate et on peut faire énormément de choses qui peuvent générer du trafic et de l’engagement, mais quand le résultat n’est pas bon on limite un peu les actions. Il y a aussi tout ce qu’on fait en termes de titillement par rapport à nos adversaires quand c’est le bon moment et bien sûr dans un cadre amical et sportif. Par exemple, lors du dernier derby casablancais (victoire du Raja 1-0), on a partagé une vidéo divertissante qui a créé le grand buzz, c’était « Oop’s again » qui a vraiment fait plaisir à nos supporters. Les Rajaouis aiment les idées originales et les contenus bien faits surtout avec une grande qualité de réalisation. Je pense également à un montage de vidéos amateurs qu’on a partagé après la fameuse Remontada montrant la réaction des supporters après le but de Malango, c’était très émotionnel !

5 – D’autres actions digitales à venir ?

On va continuer dans notre stratégie mais on va faire des axes d’amélioration en développant notre contenu et en le monétisant à travers les réseaux sociaux comme Youtube. A titre d’exemple, le club de Liverpool gagne chaque année 8 millions de dollars grâce à ses contenus sur Youtube, c’est exceptionnel. On doit aussi créer plus de partenariats et transformer le digital du club en un espace média, c’est-à-dire les annonceurs doivent payer pour avoir de la visibilité sur les espaces digitaux du Raja comme ce qu’ils font pour payer sur les panneaux publicitaires. On pense également à mettre en place une stratégie de sponsoring suivant la stratégie financière du club afin d’être plus présents sur des zones géographiques qui concernent le Raja. C’est-à-dire on doit développer des stratégies de géolocalisation avec des posts destinés à d’autres pays comme le Brésil où on est très populaires et où on a une grande audience qu’on peut gagner.

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