LE STRESS EN TEMPS DE CRISE PANDÉMIQUE: UNE RÉELLE SOUFFRANCE POUR LES SOIGNANTS

HIBAPRESS- RABAT

« Nous ne sommes pas habitués à ce genre de situations », « cette fois, c’est tellement cruel ! », « la majorité d’entre nous, n’ont pas bénéficié de formation en médecine d’urgence », « nous ne sentons pas bien, tout le monde est bouleversé», « parfois, je me questionne sur le choix de ma carrière car ça devient insupportable ! », « on craint toujours d’être contaminé ou de transmettre le virus à nos familles », « À quand la fin de ce cauchemar ? », « Malgré tout, on doit continuer à se battre jusqu’au bout …».

Un tel témoignage mérite toute notre reconnaissance et notre soutien inconditionnel.

Il ne fait nul doute que les circonstances sanitaires actuelles ont influencé le fonctionnement habituel du travail de nombreux métiers qui se trouvent exposés au COVID-19. C’est notamment le cas du corps soignant qui est le plus concerné par l’intensification des efforts en vue d’endiguer le virus. Manque de matériel médical, insuffisance d’effectifs, horaire non-aménagé, surcharge incontestable, cadence élevée, vulnérabilité, consignes ambigües, dédoublement de rôles, autant de facteurs générateurs de stress qui doivent être sérieusement pris en compte.

Littéralement parlant, la notion du stress comporte plusieurs significations, telles le malaise, le déséquilibre, la sensation de pression, de contrainte ou encore d’agression. Il s’agit d’un état dans lequel l’individu se trouve face à une situation hautement critique et pleine d’agents stressants qui dépassent souvent ses ressources défensives et ses mécanismes d’adaptation. Par conséquent, ces facteurs entraînent habituellement des effets délétères sur la santé (aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan somatique) et susceptibles d’affecter par la suite son fonctionnement professionnel.

Il paraît indispensable de signaler également la nuance existante entre le travail prescrit communément appelé « travail attendu » et le travail réel « actes supplémentaires réalisés en dehors de la tâche prédéfinie». Ce constat passe souvent inaperçu et pourrait être une source majeure de surmenage.

En effet, les soignants sont de plus en plus soumis face à la fois à une situation d’urgence un peu particulière à laquelle ils ne s’attendaient pas et à de grosses contraintes organisationnelles et logistiques, surtout que la contamination a touché à maintes reprises le corps soignant ce qui explique la montée du stress à l’idée d’attraper le virus ou de le transmettre à leurs familles et la forte demande d’aide psychologique.

Pour répondre à ce besoin, nombreuses cellules d’écoute et de soutien psychologique ont étaient mises en place au sein des hôpitaux nationaux en vue de les accompagner tout au long de cette épreuve afin d’apaiser leur sentiment d’inquiétude et de les encourager à déployer leurs ressources pour une meilleure résilience.

Le présent article vise à sensibiliser davantage les responsables et les chefs supérieurs à l’importance de tenir compte de quelques recommandations préventives qu’on pourrait énumérer comme suit :

Avec de telles mesures, nous pouvons ramener à un niveau quasi-tolérable la charge émotionnelle qui règne au sein des équipes de soins ainsi de contribuer au fonctionnement optimal des structures hospitalières.

EL BOUANANI Omar, Enseignant chercheur / Psychologue du travail au sein du Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI (CHUMVI) – Marrakech.

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