ALGÉRIE: Pour justifier toute décision d’interdire les manifestations, l’Intérieur exige, désormais, une autorisation des manifestants. La riposte

HIBAPRESS-RABAT-AGENCES

Pour la première fois depuis la reprise des marches du Hirak en février, les manifestants ont changé vendredi de parcours pour contourner les nombreux cordons et véhicules de police qui barraient l’accès à la grande artère Didouche Mourad, près de la Grande Poste, lieu emblématique de rassemblement des hirakistes à Alger.

Après la prière du vendredi, le cortège venant du quartier populaire de Bab El Oued, un des fiefs de la contestation, s’est dirigé vers Belouizdad (ex-quartier Belcourt), autre bastion du Hirak, au lieu de rallier, comme chaque vendredi, le centre-ville.

Le 30 avril, la police avait dispersé à coups de matraques la marche du Hirak à Alger et procédé à plusieurs arrestations. Plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

De peur que le Hirak ne puisse s’intensifier davantage et créer le tollé général déjà existant mais d’une manière encore plus ordinaire, le ministre de l’Intérieur algérien vient de lancer, sous forme de menace et pour mieux serrer l’étau sur les manifestants que toute manifestation en Algérie sera désormais interdite si elle ne bénéficie pas d’une autorisation qui sera délivrée à la condition que les organisateurs communiquent leur identité ainsi que les horaires de début et de fin du rassemblement.

Ces restrictions semblent viser les manifestations organisées chaque vendredi depuis février dans le prolongement du mouvement du Hirak né en 2019 contre l’élite au pouvoir, qui a abouti à la mise à l’écart du Président Abdelaziz Bouteflika.

«Ils cherchent des raisons pour justifier toute décision d’interdire les manifestations», a dit un citoyen , qui participe au Hirak.

Ces mesures sont prises juste avant les élections législatives anticipées prévues le 12 juin, que le Président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 lors d’un scrutin boycotté par les contestataires, a promis justes et transparentes.

Dans un communiqué publié vendredi, Amnesty International a qualifié d' »inacceptables le recours illégal à la force et les détentions arbitraires ».

 

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