Dans les écoles américaines, le masque de la discorde fait sa rentrée

Hibapress

Alors que la polémique autour du port de masque dans les écoles domine les sphères politique et juridique américaines, la communauté scientifique a pour sa part tranché: le masquage généralisé freine considérablement la propagation du Covid-19 dans les milieux scolaires.

Les études menées au cours de l’année écoulée ont ainsi montré, en dépit du scepticisme qui perdure, que le port de masque réduit la transmission d’un élève à l’autre. En effet, une étude menée dans dans le Wisconsin (Midwest), l’automne dernier, a révélé que les écoles qui exigeaient le port du masque avaient une incidence du Covid-19 nettement inférieure de 37 % à celle de la communauté environnante.

De même, une autre étude, menée en Utah (Ouest), l’hiver dernier, a démontré qu’un niveau élevé du port de masque parmi les élèves, a permis de maintenir le taux de propagation du coronavirus à l’intérieur de l’école à moins de 1%, au moment où les cas de Covid-19 augmentaient dans la communauté au sens large.

« La science nous montre clairement que le masquage est une stratégie efficace pour prévenir la transmission à l’intérieur de l’école lorsque le Covid-19 circule et que la vaccination n’est pas encore disponible pour tous les enfants », a assuré la coprésidente de l’ABC Science Collaborative, Kanecia Zimmerman, dans un communiqué.

Dans un contexte de hausse alarmante des cas de coronavirus à travers le pays, le président américain Joe Biden a annoncé la semaine dernière une série d’actions destinée à maîtriser la situation pandémique.

Outre de nouvelles exigences en matière de vaccination pour les entreprises privées, il a fait part de mesures supplémentaires visant à encourager les écoles de la maternelle au bac à imposer le port du masque pour tous, à exiger la vaccination pour les employés et à intensifier le dépistage du Covid-19.

« Nous savons comment assurer la sécurité des élèves dans les écoles en prenant les mesures adéquates pour prévenir la transmission – notamment en faisant vacciner l’ensemble du personnel et des élèves éligibles, en mettant en place un masquage intérieur universel, en maintenant une distance physique, en améliorant la ventilation et en effectuant des tests de dépistage réguliers pour les élèves et le personnel scolaire », a souligné la Maison Blanche dans un communiqué relatif au plan d’action de l’administration Biden.

Invitant les Etats du pays à exiger la vaccination de l’ensemble des employés des écoles, le plan d’action n’attache explicitement aucune récompense ou sanction à cet effort. Pour l’instant, le locataire de la Maison Blanche se contente de « demander » aux Etats de suivre l’exemple de la Californie, du Connecticut, d’Hawaï, de l’Illinois, du New Jersey, du Nouveau-Mexique, de New York, de l’Oregon, de Washington, du District de Columbia et de Porto Rico.

Toutefois, de violentes confrontations continuent d’avoir lieu chaque semaine lors des réunions de conseils d’administration des écoles au sujet du masquage généralisé. Des Etats, comme la Floride, l’Iowa, l’Oklahoma, la Caroline du Sud, le Tennessee et l’Utah ont même essayé d’empêcher les districts d’exiger le port du masque. Certains parents voient en effet dans le port du masque une ingérence du gouvernement dans leur sacro-sainte liberté personnelle, donnant lieu à des scènes ubuesques dans les cours de récré.

Début août dernier, une vidéo d’un incident survenu lors d’une réunion de parents d’élèves dans une école à Franklin, au Tennessee, a suscité la controverse sur les réseaux sociaux. On y voyait des médecins, venus plaider pour le port du masque dans cette école d’un quartier huppé de la ville, escortés par la police face à des parents furieux qui n’ont pas hésité à les menacer devant les caméras.

Le débat qui continue à alimenter la discorde entre ceux qui soutiennent le port de masque dans les écoles et ceux qui s’y opposent survient alors que le variant delta, hautement contagieux, provoque une augmentation fulgurante des cas d’infection chez les plus jeunes, au moment où les moins de 12 ans ne peuvent toujours pas être vaccinés.

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