Crise Algérie/Espagne : La possibilité de faire du chantage au gaz est dépassée

Hibapress

La possibilité de faire du chantage au gaz est dépassée, a estimé l’essayiste politique Adnan Debbarh, dans son éclairage intitulé « Rupture Espagne-Algérie: l’impasse de la diplomatie algérienne ».

Dans son éclairage au site d’information « le360.ma », l’essayiste a fait remarquer que « les Etats Unis d’Amérique ont pris les devants et sont en train de redessiner la carte des énergies fossiles à travers le monde pour enlever toute velléité d’utiliser cette matière première comme élément de puissance ».

« Cela n’est pas étonnant de la part des dirigeants algériens eux qui croient qu’ils ont cette arme pour pouvoir aller de l’avant alors qu’ils devraient, comme le Maroc, pour le citer en exemple, essayer de diversifier leur économie », a-t-il poursuivi.

Il a dans ce sens rappelé qu’en 2000, la production journalière de pétrole en Algérie était de l’ordre de 2 millions de barils/jour alors qu’en 2021 elle a baissé et elle est de l’ordre de 1,340 million de barils/jour.

La production gazière était en 2007 et 2008 de l’ordre de 65 milliards de mètres cubes par an, en 2021 elle a baissé et elle se situe autour de 42 à 43 milliards de mètres cubes, a tenu à préciser M. Debbarh, ajoutant qu’ « au lieu d’avancer elle recule, non pas par faute de réserve mais parce qu’il y a vieillissement de l’outil de production ».

L’essayiste a souligné qu’il y a incapacité de renouveler l’outil malgré la rente pétrolière, ajoutant qu’il y a aussi un problème de mode de pensée, de paradigme. « Cette situation doit interpeller la junte algérienne », a-t-il dit.

Il a également donné un autre exemple, celui de la production du phosphates au Maroc, un projet industriel qui modernise son outil, qui va au-devant des marchés nouveaux, qui crée des entreprises en joint-venture en Inde, au Nigeria et en Éthiopie, qui fait des associations avec une entreprise aux Etats-Unis d’Amérique et qui projette de créer une entreprise au Brésil.

« Les Algériens se sont enfin décidés à infliger une punition au gouvernement espagnol, tout simplement parce qu’ils n’ont pas digéré la décision prise le 18 mars dernier par le gouvernement espagnol reconnaissant la validité de notre proposition d’autonomie pour le Sahara », a noté M. Debbarh.

« Ils ont toujours cru après cette décision qu’ils pouvaient avoir la possibilité de changer la donne en recourant avec ce qui est traditionnel chez eux, la menace gazière pétrolière de l’hydrocarbure, ce qu’ils ont entre les mains tout simplement, relève-t-il.

Il s’est avéré que peut-être ses dirigeants sont en retard, estimé M. Debbarh, faisant observer que la rationalité « nous fait défaut au sein du Maghreb pour pouvoir avancer car et là aussi cela impacte la diplomatie algérienne et nos relations avec l’Algérie ».

« L’Espagne vous ne pouvez pas la punir (…) parce que tout simplement le paradigme a changé », a relevé l’essayiste.

Il n’y a pas de possibilité de politiques arabes ni de possibilité de recréer un monde bipolaire, a-t-il ajouté, précisant que « l’Algérie pourrait jouer l’arbitrage, c’est une époque révolue, il faut voir l’intérêt du consommateur algérien parce que c’est lui le perdant dans cette décision de suspendre le traité avec l’Espagne », a souligné l’essayiste.

« La solution est le Maghreb uni. La solution est d’unir nos forces pour faire un marché de 100 millions d’habitants, un marché significatif, un marché où les consommateurs ont même en les mêmes habitudes de consommation. Un marché à taille critique susceptible d’attirer les investisseurs et de créer de la valeur ajoutée industrielle », a relevé M. Debbarh.

« Encore une fois, la junte algérienne se fourvoie dans ses rêves et ses nostalgies, on ne peut que le regretter non pas pour eux, mais pour le Maghreb et les peuples du Maghreb », a-t-il conclu.

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