MERZOUGA RALLY: MÊME POUR LES DIABÉTIQUES

Une journée harassante et physique. Hier mercredi, les compétiteurs devaient parcourir 241,10 km au cours de l’étape-reine de cette Merzouga Rally avec à nouveau de nombreux franchissements de dunes au programme. À l’issue de la journée, ils ont rejoint un bivouac installé au milieu du désert. Il s’agit en effet de la première partie de l’étape-marathon : tous les pilotes sont donc privés de l’aide de leurs équipes d’assistance. Il faudra compter sur la solidarité de chacun, ce qui n’effraie pas Daniel Albero Puig, le premier diabétique à participer à Merzouga Rally et Eric Croquelois, 15 Dakar au compteur en moto, qui découvre cette semaine les joies du Side by Side.

Un pilote comme les autres. Daniel Albero Puig ne cache pas sa satisfaction de faire partie des compétiteurs de Merzouga Rally. « Je n’aurais jamais pensé que je ferais un jour un rallye aussi prestigieux », explique cet Espagnol. Depuis l’âge de 10 ans, Daniel Albero est diabétique et doit veiller constamment à son taux de glucose. « Quand j’étais petit, c’était très difficile : je ne pouvais pas faire de sport à l’école ou en club. Ça a été la même chose en moto lorsque je souhaitais participer aux compétitions ». Ce chauffeur de bus originaire de Valence, qui se présente comme un touche-à- tout – il est aussi à l’aise en moto que pour jouer de la musique – s’accroche. « Je veux démontrer que les diabétiques, comme tout le monde, peuvent atteindre leurs rêves ». Le sien à un nom : le Dakar où il espère devenir le premier pilote diabétique à y participer. «Etre à Merzouga Rally, c’est déjà une grande satisfaction, une opportunité en or pour montrer ce que je suis capable de faire. C’est dingue tout ce qu’on peut apprendre ici pour connaître les subtilités du rallye-raid ». D’un autre côté, Daniel assume « une grande responsabilité » auprès des nombreuses personnes qui s’identifient à lui ou lui demandent des conseils. « Je ne peux pas me permettre d’oublier une seconde mon traitement mais sur les pistes, je me sens libre comme jamais ».

Malgré la fatigue au terme de ces trois jours de course, Éric Croquelois a le sourire. Le pilote du nord de la France, qui a participé à quinze Dakar en moto, ne s’était plus engagé en rallye-raid depuis deux ans. En 2016, il avait été victime d’une violente chute en Bolivie provoquant une fracture de la main et quatre côtes cassées. Mais cette mésaventure est désormais oubliée : « Croquette » – son surnom – s’amuse désormais au volant d’un des trente-deux Side by Side engagés à Merzouga Rally. « Je prends un plaisir incommensurable sur les pistes, confie-t- il. On monte mieux les dunes qu’avec une moto ! » Venu en spectateur lors du dernier Dakar, Éric semble revivre. Dans le réfectoire où la bonne humeur est de mise, il alpague les pilotes, avec un bon mot pour chacun. Il se ravise : « je commençais à être trop vieux pour faire de la moto. Le Side by Side à Merzouga Rally ? On a décidé d’y participer il y a quinze jours, avec mon beau-frère comme copilote ».

Si l’apprentissage se passe avec le sourire, il n’évite pas quelques péripéties. « Lors de la première étape, on est parti en tonneau à cause d’un mauvais réglage. Heureusement, nous n’avons rien abimé, juste un rétroviseur ». Ils ont pu compter sur la solidarité d’un autre compétiteur pour les aider à repartir. Le lendemain, c’est à leur tour de prêter main forte à un concurrent parti lui aussi en tonneau puis à quelques motards qui cherchaient leur chemin. « On est un peu les Saint-Bernard du rallye », s’amuse « Croquette », heureux d’être retombé dans le rythme d’un rallye-raid au sein de « ce cadre magnifique ». Enthousiasmé par cette expérience, le Nordiste rêve de participer au Dakar dans cette catégorie. « Normalement, je repars. Merzouga Rally, ça donne envie d’enchaîner les jours sur les pistes ! »

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