Tabboun et le nouveau bloc… Une idée présentée pour contrer l’agressivité diplomatique marocaine

Le président algérien, Abdelmadjid Taboun, a envisagé l’option de créer une organisation régionale en Afrique du Nord, similaire à d’autres organisations émergentes en Afrique de l’Ouest et de l’Est.
L’analyste politique Bilal Taledi estime: « Rien jusqu’à présent ne montre la sérieux de cette option ni le consensus des parties censées y adhérer. Toutes les indications ne sont que des réunions, notamment celle tenue en marge du septième sommet du gaz qui s’est tenu en Algérie, en présence du président tunisien, Kaïs Saïed, et du chef du Conseil présidentiel libyen, Mohammed al-Manfi, où il a été convenu de tenir des réunions tous les trois mois, la première devant avoir lieu en Tunisie après le mois de Ramadan. »
Taledi a noté que « la Mauritanie, sur laquelle l’Algérie comptait pour être un membre fondateur de cette nouvelle structure politique régionale, n’a pas participé à cette réunion et a préféré rester à l’écart de toute initiative qui pourrait être interprétée comme visant à isoler le Maroc de son environnement régional et à le sortir en douceur de l’Union du Maghreb arabe. »
En réalité, cette initiative n’était pas nouvelle pour la diplomatie algérienne, elle avait été présentée dans le contexte de la confrontation avec l’agressivité diplomatique marocaine des dernières années. L’Algérie a déjà évoqué à plusieurs reprises l’idée d’un Maghreb arabe sans le Maroc, mais n’a pas réussi à concrétiser cette idée et à convaincre les parties concernées. En revanche, le Maroc a réussi à entraîner un certain nombre de pays de la région du sud, limitrophes de l’Algérie, dans l’Initiative atlantique après que le différend entre l’Algérie et le Niger, puis entre l’Algérie et le Mali, a éclaté, et le Tchad a également rejoint l’initiative. La Mauritanie est également engagée dans un dialogue approfondi avec Rabat sur cette initiative qui se poursuit à ce jour, avec l’implication d’autres puissances internationales pour convaincre Nouakchott de s’y joindre et de valoriser son rôle dans la région à tous les niveaux sécuritaire, militaire, économique et de développement. »
Taledi conclut en disant : « Il est difficile d’évaluer cette initiative car ses conditions ne sont pas encore réunies, il n’y a pas de clarté à ce sujet pour les parties concernées, le seul parti ayant annoncé son contenu et ses objectifs est l’Algérie, tandis que la Tunisie et Tripoli n’ont fait aucune déclaration à ce sujet, il faut donc attendre la première réunion après le Ramadan en Tunisie pour compléter l’image et montrer la sérieux de l’initiative, et mettre en évidence la position de la Tunisie, puisque la réunion se tiendra là-bas. Ce qui la rend limitée dans ses ambitions, c’est qu’elle n’a pas réussi à inclure la Mauritanie, ce qui rend l’isolement du Maroc et son exclusion de la nouvelle Union du Maghreb arabe une option improbable. »