Le Brésil plaide pour des quotas d’exemption sur l’acier exporté vers les États-Unis

Hibapress
Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a plaidé, ce mercredi, pour l’instauration de quotas d’exemption sur l’acier et l’aluminium exportés vers les États-Unis, permettant ainsi au Brésil d’expédier une quantité déterminée de ces métaux sans être soumis à l’intégralité des taxes.
M. Alckmin a également fait savoir qu’il entendait engager des discussions avec les autorités nord-américaines afin de négocier les modalités de la taxe de 25 % imposée sur les importations par l’administration de Donald Trump.
« Il est toujours préférable de rechercher une solution gagnant-gagnant », a déclaré le vice-président et ministre du Développement, de l’Industrie, du Commerce et des Services à l’issue d’un événement au Palais du Planalto.
Il a rappelé que les États-Unis enregistrent un excédent commercial de 7,2 milliards de dollars avec le Brésil, vendant davantage de biens et services qu’ils n’en achètent, soulignant que le taux moyen d’imposition appliqué par le Brésil aux produits nord-américains est très bas, à 2,7 %, de nombreux équipements et machines bénéficiant d’un droit de douane nul.
« Nous allons donc engager le dialogue pour parvenir à un bon compromis. Il ne s’agit pas d’une guerre commerciale, mais d’un accord basé sur l’intérêt public », a-t-il insisté.
M. Alckmin a précisé que cette taxation ne visait pas spécifiquement le Brésil, mais avait été appliquée à l’ensemble des exportateurs.
« Les États-Unis sont un partenaire commercial majeur du Brésil, même s’ils ne sont pas notre premier partenaire, ce rôle revenant à la Chine. Toutefois, c’est vers eux que nous exportons des produits à forte valeur ajoutée, comme des avions et des équipements. De plus, ils restent le principal investisseur au Brésil », a-t-il noté.
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant d’accorder des quotas d’exemption à certains partenaires, dont le Canada, le Mexique et le Brésil, qui figurent parmi les principaux fournisseurs de ces produits aux États-Unis.
Le vice-président brésilien a réaffirmé son intention de maintenir ces quotas, estimant qu’il s’agissait d’une négociation courante en matière de politique commerciale.
« Ces ajustements tarifaires sont fréquents. La clé est le dialogue, et nous chercherons à obtenir la meilleure solution auprès du gouvernement nord-américain », a-t-il affirmé.
La semaine dernière, le président Luiz Inácio Lula da Silva a laissé entendre que le Brésil pourrait appliquer le principe de réciprocité, en relevant à son tour les droits de douane sur les produits nord-américains importés.
D’après les données de l’Administration du commerce international des États-Unis, le Brésil a été, en 2024, le deuxième plus grand fournisseur d’acier du marché nord-américain, derrière le Canada. En outre, selon un rapport de l’Institut de l’Acier du Brésil, basé sur des chiffres officiels du gouvernement brésilien, les États-Unis ont représenté 49 % des exportations brésiliennes d’acier en 2023.