L’instruction au cœur de la CAN Maroc U-17 : L’initiative pionnière de la Fédération Centrafricaine de Football

HIBAPRESS-RABAT-CAF
Alors que la Coupe d’Afrique des Nations U-17 CAF TotalEnergies 2025 se déroule au Maroc, un projet novateur est mis en place par la Fédération Centrafricaine de Football : assurer un suivi scolaire aux jeunes joueurs de la sélection nationale. Consciente des enjeux académiques et sportifs, la fédération a dépêché trois enseignants, spécialistes en mathématiques/physique, français et histoire-géographie, afin de garantir la continuité éducative de ces adolescents en pleine compétition.
Un engagement de la Fédération Centrafricaine pour l’avenir des joueurs
La participation à une compétition internationale comme la CAN U-17 est un privilège, mais elle pose un défi majeur : la scolarisation des jeunes joueurs. M. Amédée Nbongo, membre du comité exécutif de la Fédération Centrafricaine de Football et chef de la délégation pour cette compétition, insiste sur l’importance de ce dispositif : « Nous sommes avec des jeunes de moins de 17 ans qui suivent leur scolarité. Au début de la compétition, ils ont dû interrompre leurs cours. La Fédération a donc pris l’initiative de mettre en place un encadrement scolaire pour qu’ils ne perdent pas le fil de leur apprentissage. »
Chaque jour, les joueurs bénéficient d’une à deux heures de cours. L’organisation rigoureuse du planning entre les matchs, les entraînements et les sessions académiques permet de ne pas empiéter sur la préparation physique et tactique de l’équipe.
Une organisation adaptée aux besoins des joueurs
Pour assurer un suivi efficace, les professeurs mettent en place des méthodes variées. Basile Doudou Selemy, l’un des joueurs de l’équipe, explique comment il continue son apprentissage tout en restant concentré sur la compétition : « Avec mes profs, on a décidé d’utiliser la méthode de la pochette. Ils me donnent des cours et des exercices que je peux faire à mon rythme. Les professeurs délégués sont là pour m’aider à comprendre et à corriger mes erreurs. »
Cette méthode combine autonomie et encadrement, permettant aux joueurs de ne pas perdre le rythme de leur scolarité.
Ousmane Tanko Binguimale, élève en classe de Seconde, bénéficie pleinement de l’accompagnement mis en place : « Moi, je suis faible en mathématiques. Mais on a amené des professeurs qui nous aident avec la méthodologie et les démarches. Avant, je ne comprenais pas les équations. Maintenant, on a travaillé dessus et ça va beaucoup mieux. »
Un programme académique structuré
Les trois enseignants envoyés par la fédération ont défini un programme en fonction des besoins des joueurs. M. Hugues Cyriaque Mokossé Bongolo, professeur de mathématiques, explique l’objectif de ses cours : « Aujourd’hui, nous abordons les équations et inéquations, car c’est une préoccupation majeure des élèves. Nous nous adaptons à leurs besoins et nous répétons les notions essentielles pour les renforcer. »
En français, les cours portent notamment sur la littérature et la grammaire, afin d’aider les jeunes à mieux s’exprimer, notamment lors des interviews d’après-match. François Koyembe, joueur de la sélection, souligne l’importance de cette formation : « C’est important de suivre les cours de français. Si après un match je dois faire une interview, je veux pouvoir bien m’exprimer et montrer que je maîtrise la langue. »
L’enseignement de l’histoire-géographie permet quant à lui d’approfondir les connaissances des joueurs sur leur propre pays et le monde, leur offrant ainsi une meilleure compréhension des dynamiques culturelles et historiques.
La CAF, moteur d’un modèle inspirant pour l’Afrique
Cette initiative s’inscrit également dans le programme de Safeguarding mis en place par la Confédération Africaine de Football. En juin 2023, la CAF et sa division Safeguarding ont adopté des mesures essentielles pour garantir un environnement sûr et sécurisé aux jeunes joueurs. Ganafe Junior, officier safeguarding de l’équipe centrafricaine, souligne l’importance de cette démarche : « Un footballeur non instruit rencontre de nombreux obstacles. Sans une éducation solide, il peut mal gérer sa carrière, notamment lors de la signature de contrats. Trop d’agents profitent du manque de compréhension des joueurs quant aux clauses juridiques de leurs engagements. »
Cette initiative vise ainsi à protéger les jeunes footballeurs des abus et à leur fournir les outils nécessaires pour construire une carrière stable et réussie. Lors des différentes éditions du Championnat d’Afrique scolaire, la CAF a mis en avant l’éducation à travers des séminaires dédiés à la médecine, à l’arbitrage et au journalisme pour les jeunes participants. Ces programmes novateurs offrent aux jeunes une perspective élargie sur l’organisation du football, notamment dans les domaines de l’administration, des soins médicaux et de la rédaction de rapports. »Cela leur permet de devenir non seulement des athlètes, mais aussi de futurs dirigeants porteurs de valeurs dépassant le cadre du terrain », a déclaré Sarah Mukuna, directrice des Associations membres de la CAF.
Les effets positifs de cette initiative sont déjà perceptibles : les joueurs développent leur confiance et leur autonomie, ce qui se traduit aussi bien dans leur progression scolaire que sur le terrain.