aujourd’hui à 15H00, finale de la CAN U17 : Le Maroc à l’heure du grand saut face au Mali

HIBAPRESS-RABAT-CAF
Aujourd’hui Samedi à 15H00, à Mohammédia, le Maroc jouera bien plus qu’une finale de Coupe d’Afrique des Nations U17 CAF TotalEnergies. Il jouera l’histoire. Devant son public, dans un stade El Bachir promis à l’ébullition, la sélection U17 tentera de mettre fin à une anomalie aussi tenace que surprenante : jamais les Lionceaux de l’Atlas n’ont remporté le moindre titre continental dans cette catégorie.
Finalistes malheureux en 2023 contre le Sénégal (2-1), les protégés de Nabil Baha tiennent leur revanche, et peut-être leur heure. Cette fois, le décor est planté chez eux. Et l’opportunité est immense.
« C’est un moment qu’on prépare depuis longtemps, reconnaît Baha. Jouer une finale de Coupe d’Afrique, c’est le rêve de tout entraîneur, de tout joueur, de tout supporter. Et la jouer à la maison, devant son peuple, c’est encore plus fort. »
Dans les yeux de ses joueurs, l’ancien international marocain lit une détermination froide, celle de ceux qui savent qu’ils ont rendez-vous avec l’histoire. En conférence de presse d’avant-match, le ton était posé, mais les mots pesés. « Il y a de la pression, bien sûr, parce qu’on est chez nous. Mais les garçons sont motivés, ils veulent aller chercher cette victoire. On va affronter le Mali avec respect, mais sans complexe. »
Un héritage assumé
Baha ne s’est jamais présenté comme un sauveur. Il sait d’où il vient, et surtout sur quoi il s’appuie. Arrivé à la tête de la sélection après Saïd Chiba, artisan du parcours jusqu’en finale lors de l’édition 2023, le technicien a toujours tenu à inscrire son travail dans la continuité. « Saïd a fait un travail remarquable. Il a su bâtir un groupe solide, et poser les fondations d’une équipe compétitive. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui. C’est important de le dire. »
Le nouveau sélectionneur n’a rien révolutionné. Il a peaufiné, structuré, densifié. Sous sa houlette, les Lionceaux ont gagné en rigueur défensive, sans rien perdre de leur verticalité. « On ne gagne pas une CAN sans être équilibré, poursuit-il. On a des joueurs capables de faire la différence devant, mais l’assise collective, c’est la clé. »
Une finale à vivre, et à gagner
Le Maroc n’a pas traversé cette CAN 2025 sans encombre. En demi-finale, contre une Côte d’Ivoire accrocheuse (0-0, 4 t.a.b 3) il a fallu s’arracher, puiser loin. Mais les Lionceaux ont tenu. « Ce match nous a forgés. Il a montré qu’on savait souffrir et réagir. Il a aussi prouvé qu’on était mentalement prêts pour ce genre de combat. »
Si les scénarios sont nombreux, Baha et son staff ont tout envisagé. Marquer tôt, tenir le score, revenir après un but encaissé, aller aux tirs au but… « On a préparé tous les cas de figure. Ce genre de finale se joue sur des détails, sur la fraîcheur, sur l’instant. Nos joueurs sont prêts. »
Et quand on lui demande ce que représenterait un sacre continental à domicile, le sélectionneur ne cache pas son émotion : « Ce serait un immense honneur. Une fierté pour moi, pour mon staff, pour tous ceux qui ont travaillé dans l’ombre. Mais surtout, pour ces jeunes, qui méritent de marquer l’histoire. »
À Mohammédia, il ne s’agira pas seulement de disputer une finale. Il s’agira de la gagner. Pour clore un cycle. Pour honorer un héritage. Et, surtout, pour ouvrir un chapitre neuf du football marocain, écrit cette fois en lettres d’or.