Le ministère de la Justice a accueilli une réunion scientifique intitulée « Peines alternatives : Un pas vers l’humanisation du système pénal ».

HIBAPRESS-RABAT-MJ

Le stand du ministère de la Justice au Salon international du livre de Rabat a organisé une rencontre scientifique intitulée « Peines alternatives : Un pas vers l’humanisation du système pénal », animée par Malak Rokky, juge à la Direction des affaires pénales, des grâces et du suivi de la délinquance, et Mohamed Sassi, professeur de sciences politiques à l’Université Mohammed V de Rabat, et Hicham Barjaoui, directeur des affaires juridiques, des équivalences et du contentieux au ministère de l’Enseignement supérieur et professeur de droit public à l’Université Mohammed V.

Dans son intervention, le Professeur Malak Rokky a souligné que l’adoption des peines alternatives s’inscrit dans une vision de réforme qui vise à promouvoir les valeurs de réinsertion et de réhabilitation au sein de la société, au lieu de se limiter aux peines privatives de liberté.

Elle a ajouté que les peines alternatives représentent un véritable saut qualitatif dans la politique pénale marocaine, soulignant qu’elles n’affectent pas le prestige de la dissuasion ou le pouvoir de la loi, et ne signifient pas l’indulgence envers le crime, mais reflètent plutôt une manière différente et plus efficace de le traiter. Elle a exprimé son espoir d’organiser d’autres forums et événements pour présenter cette nouvelle loi et rapprocher son contenu de la société civile, qui est un partenaire clé dans la mise en œuvre réussie de cette nouvelle loi.

Dans son intervention, le professeur Sassi a expliqué que le système pénal traditionnel n’a pas réussi à enrayer la hausse des taux de criminalité, à réduire le phénomène de la récidive et à créer les conditions d’une réinsertion efficace des détenus » Malgré l’évolution qu’il a connue en incriminant les atteintes au corps du délinquant, en abandonnant la torture et en améliorant les conditions de détention, il a entraîné une surpopulation carcérale et des coûts d’hébergement élevés. Cela a déclenché un débat qui a englouti l’ensemble du système judiciaire.

« Nous devons passer à un nouveau système pénal qui libère le juge de son rôle de simple dispensateur de peines privatives de liberté de courte durée, en particulier à l’encontre des criminels au début de leur délinquance », a-t-il déclaré. Cela nécessite une refonte radicale de la politique pénale marocaine, a-t-il ajouté, précisant que le lancement du projet de peines alternatives est une étape importante, mais qu’il s’agit du début d’un long processus qui nécessite des réformes globales. Il est également soumis à plusieurs étapes complémentaires, dont les plus importantes sont la révision complète du système pénal marocain, l’activation des mesures de prévention, l’orientation des affaires avec des dommages limités vers la justice civile ou le droit pénal administratif, le suivi des développements dans le domaine des droits de l’homme et la mise à profit des expériences internationales pour atteindre l’objectif ultime de construire un système pénal moderne et juste, capable de garantir la justice, le respect des droits de l’homme et la réintégration.

Mme Rima Leblaili a assisté à la réunion et a remercié les participants au nom du ministre pour leurs interventions et leur a remis un écusson commémoratif. Elle a fait savoir que ce sujet a connu un élan juridique dans lequel le ministère de la Justice s’est engagé et a préparé une loi sur les peines alternatives, en tenant compte des droits de l’homme, des conventions internationales et des expériences comparatives des pays qui nous ont précédés dans ces expériences, ajoutant que les peines alternatives représentent un changement profond dans notre compréhension de la justice, car la véritable sécurité ne découle pas d’une punition aveugle, mais de l’adoption de mesures qui promeuvent la réforme et la réintégration. En ce sens, l’organisation de cet atelier est un pas nécessaire et urgent vers la construction d’une société plus juste et plus équitable.

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