Le ministère de la justice et « Le phénomène de la violence dans l’environnement éducatif : Réalité, défis et moyens de lutte »: des chiffres alarmants

HIBAPRESS-RABAT-MJ

L’atelier interactif sur « Le phénomène de la violence en milieu éducatif : Réalité, défis et moyens de lutte », a été organisé par l’Observatoire National de la Criminalité en partenariat avec l’Université Hassan I de Settat, du Ministère de la Justice au Salon International du Livre et de l’Edition à Rabat, en présence d’un groupe d’experts et de spécialistes et d’un large public d’étudiants et de personnes intéressées.

M.Abdellatif Makram, Président de l’Université Hassan I de Settat, a ouvert l’atelier en soulignant l’urgence et la gravité du phénomène de la violence en milieu éducatif et son impact sur les étudiants et le personnel éducatif. Il a salué le dynamisme de l’Observatoire National de la Criminalité dans le renforcement de la coopération avec les universités marocaines, considérant cette coopération comme un modèle remarquable pour l’intégration des efforts entre les institutions académiques et les organismes nationaux concernés par l’étude et la lutte contre la criminalité. Il a souligné que ce partenariat vise à promouvoir la recherche scientifique dans le domaine du suivi des tendances de la criminalité dans le milieu éducatif, de l’analyse de ses causes et de l’élaboration de stratégies de prévention efficaces.

L’atelier a mis en évidence les statistiques alarmantes du phénomène de la violence dans les institutions éducatives marocaines, telles que révélées par l’Observatoire national de la criminalité, à savoir que les étudiants et les élèves représentent 7,2% des personnes poursuivies dans des affaires de violence, avec une nette prédominance de 81,9% des étudiants, et que la violence physique constitue 90,3% de tous les cas de violence enregistrés, en plus de l’augmentation alarmante des cas de violence à l’encontre des enseignants.

Pour sa part, le professeur Rokia Chafki, spécialiste en recherche et analyse à la Commission nationale d’évaluation du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a fait une présentation sur l’évaluation de la violence dans les écoles marocaines, en se basant sur une étude récente menée par le Conseil avec l’appui de l’UNICEF. L’étude s’est appuyée sur une approche de « victimisation » pour appréhender la violence du point de vue des victimes, et a souligné l’importance du climat scolaire dans la réduction du phénomène de la violence.

L’étude a révélé des chiffres alarmants, montrant que 12 % des enseignants du primaire et 19 % des enseignants du secondaire ont recours à des punitions physiques, et que 12 % des enfants dans les établissements d’enseignement sont soumis à des punitions physiques par leurs enseignants et 11 % par le personnel administratif. Environ 40 % des adolescents âgés de 13 à 15 ans ont déclaré avoir été victimes de violences à l’école.

Le professeur Bouzkraoui Lalla Wafae, professeur qualifié à l’Université Hassan I de Settat, a fait une présentation sur l’expérience du Québec dans le domaine de la prévention et de la réduction de la violence scolaire, en passant en revue les mécanismes et les programmes adoptés par cette province canadienne qui peuvent être utilisés dans le contexte marocain.

Pour sa part, le professeur Rokia Chafki, spécialiste en recherche et analyse à la Commission nationale d’évaluation du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a fait une présentation sur l’évaluation de la violence dans les écoles marocaines, en se basant sur une étude récente menée par le Conseil avec l’appui de l’UNICEF. L’étude s’est appuyée sur une approche de « victimisation » pour appréhender la violence du point de vue des victimes, et a souligné l’importance du climat scolaire dans la réduction du phénomène de la violence.

L’étude a révélé des chiffres alarmants, montrant que 12 % des enseignants du primaire et 19 % des enseignants du secondaire ont recours à des punitions physiques, et que 12 % des enfants dans les établissements d’enseignement sont soumis à des punitions physiques par leurs enseignants et 11 % par le personnel administratif. Environ 40 % des adolescents âgés de 13 à 15 ans ont déclaré avoir été victimes de violences à l’école.

Le professeur Yassine Tammort, spécialiste de l’éducation et chercheur en politiques éducatives, a abordé le thème de la violence scolaire dans les pratiques professionnelles entre le métier de formateur et l’activation de la vie scolaire. Il a également abordé le rôle des politiques publiques liées à la protection des élèves et des enseignants, en soulignant l’importance du partenariat entre les secteurs de l’éducation et de la sécurité et la société civile. D’autre part, il a souligné que cet atelier est l’occasion d’échanger des points de vue sur le développement de programmes de sensibilisation et de formation visant à promouvoir une culture du dialogue et de la tolérance au sein des établissements d’enseignement.

Pour sa part, le Dr Rada Lamhasni, psychologue et psychothérapeute, a présenté une intervention précieuse sur les aspects psychologiques de la violence à l’école, intitulée « La violence à l’école entre responsabilité individuelle et réponse collective ». Il a expliqué que la violence scolaire est un indicateur de déséquilibres psychologiques et sociaux qui nécessitent une approche holistique pour la comprendre. Il a passé en revue les types de violence scolaire (physique, verbale, psychologique, symbolique et électronique) et les facteurs psychologiques et sociaux qui y conduisent, tels qu’un environnement familial perturbé, l’échec scolaire, la pauvreté et une communication émotionnelle déficiente.

L’atelier s’est conclu par une série de recommandations visant à lutter contre la violence à l’école, dont les plus importantes sont l’adoption d’une approche intégrée combinant prévention et traitement, le renforcement de la coordination entre tous les secteurs concernés, l’implication des familles et de la société civile, l’attention portée au climat scolaire, l’élaboration de politiques de prévention de la cyberviolence, l’introduction d’une culture de la non-violence dans les programmes d’enseignement et l’insistance sur le fait que l’objectif consistant à faire de l’école un espace sûr est une responsabilité partagée qui nécessite des efforts concertés de la part de tous les acteurs.

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