Alj : « le partenariat économique franco-marocain est porteur d’une valeur ajoutée mutuelle »

Hibapress
Le partenariat économique entre le Maroc et la France est porteur d' »une forte valeur ajoutée » pour les deux pays et l’espace euro africain, a souligné, mardi à Marseille, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) Chakib Alj.
Intervenant lors d’une séquence de haut niveau dédiée au Maroc, dans le cadre de la 4ème édition du Forum Europe-Afrique, qui se tient au Palais du Pharo de la cité phocéenne, M. Alj a indiqué que depuis la visite du président français, Emmanuel Macron au Maroc, à l’invitation du Roi Mohammed VI, « la dynamique économique entre nos deux pays s’est clairement intensifiée ».
Les secteurs privés marocain et français ont répondu « avec enthousiasme » à la dynamique enclenchée par cette visite qui a consolidé une relation déjà ancienne, profonde et fondée sur la confiance, a-t-il relevé.
« Nous nous appuyons sur une base solide: une proximité géographique, linguistique et administrative, une interdépendance économique forte », a fait observer M. Alj, rappelant que la France est l’un des premiers employeurs étrangers au Maroc, son deuxième client et troisième fournisseur, d’autant plus que le Royaume est aussi le premier partenaire de la France en Afrique, et son premier investisseur africain.
Près de 1.300 entreprises françaises sont actives au Maroc, a-t-il rappelé, notant que depuis octobre 2024, plusieurs projets structurants ont vu le jour à travers la signature d’un nombre important d’accords de partenariat.
D’après lui, « le contexte international renforce encore l’intérêt d’un partenariat resserré entre nos deux pays : restructuration des chaînes de valeur mondiales, recherche de partenaires fiables et proches, besoin de souveraineté énergétique et alimentaire et complémentarité des talents et des ressources ».
M. Alj a, par ailleurs, souligné que la Coupe du Monde 2030 est une opportunité historique pour le Maroc, la région, et pour nos partenaires. « Elle agit comme un catalyseur d’investissements, de transformation et de modernisation », a-t-il indiqué.
Intervenant de son côté, le directeur général de Casablanca Finance City (CFC), Saïd Ibrahimi, a indiqué qu’au niveau de la place financière casablancaise, « nous accueillons des groupes internationaux qui choisissent le Maroc comme hub pour se projeter vers l’Afrique ». « Il existe un lien stratégique entre l’Europe et le continent africain, que nous contribuons à renforcer », a-t-il souligné.
Il a rappelé que CFC, lancée en 2010 sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, s’est imposée comme une plateforme efficiente pour les entreprises souhaitant opérer en Afrique.
« Aujourd’hui, notre écosystème compte près de 30% d’entreprises marocaines actives dans la finance notamment », a-t-il dit, relevant que celles-ci interviennent dans plus de 50 pays africains, en bénéficiant d’un accompagnement administratif et opérationnel adapté ».
M. Ibrahimi a insisté dans ce contexte sur la nécessité de partenariats équitables.
« L’Afrique reste un continent aux ressources considérables, mais a besoin de capitaux et d’investissements structurants. Il est essentiel de valoriser les compétences locales, en formant les talents et en leur apportant la technologie nécessaire. C’est à cette condition que les projets créent une vraie valeur partagée », a-t-il affirmé.
Pour sa part, le CEO du groupe Tanger Med, Mehdi Tazi Riffi, qui intervenait lors d’un panel sous le thème « le port méditerranéen peut-il être un modèle ? » dans le cadre du Forum, a indiqué que le port de Tanger Med ne se limite pas à une fonction logistique, mais s’affirme comme une véritable zone industrielle intégrée.
« Nous ne sommes pas seulement une plateforme portuaire, mais également une plateforme industrielle qui accueille plus d’une centaine d’entreprises, parmi lesquelles de grands groupes européens et asiatiques », a-t-il souligné.
M. Tazi Riffi a aussi mis en exergue l’importance croissante de la transition énergétique dans la stratégie de développement des ports, citant à titre d’exemple un programme très ambitieux, actuellement en cours de déploiement sur trois ans par Tanger Med. Ce programme vise notamment à généraliser l’OPS (Operation Power Supply), un système permettant aux navires de se connecter directement à l’électricité, ainsi qu’à développer la production d’électricité verte.
Abordant les perspectives d’avenir, il a estimé que deux axes majeurs structureront le développement portuaire en Méditerranée: la transition énergétique et la transition digitale. Selon lui, ces deux fils conducteurs constituent des dénominateurs communs qui permettront aux ports méditerranéens de maintenir, voire renforcer, leur compétitivité à l’échelle mondiale.
Organisé par la publication économique française « La Tribune » et la Métropole Aix Marseille Provence sous le thème « Innovons ensemble », le Forum Europe-Afrique de Marseille, qui se veut un rendez-vous majeur mettant en lumière les défis, les opportunités et les synergies entre les nations africaines et européennes, réunit chefs d’entreprises, investisseurs et décideurs des deux continents.