ENFANTS ROHINGYAS: APRÈS UN AN D’EXIL FORCÉ, QUEL AVENIR? L’UNICEF MET LE POINT

En l’espace d’un an, plus de 700 000 Rohingyas – dont 60% d’enfants – ont fui le Myanmar pour se réfugier au Bangladesh. Si la vie dans les camps s’est quelque peu améliorée, leur situation demeure précaire et leurs perspectives d’avenir sont limitées.

Les premiers réfugiés rohingyas sont arrivés au Bangladesh, il y a quasiment un an jour pour jour. Fuyant les violences et les persécutions dont ils étaient victimes au Myanmar, près de 700 000 personnes – dont 60% sont des enfants – ont cherché à s’abriter dans le pays voisin.

Pour les enfants, la dure vie dans les camps

Au camp de Balukhali, les choses semblent aujourd’hui un peu plus organisées qu’il y a quelques mois. Des routes ont été construites, des marchés ont été créés, des escaliers ont été mis en place pour gravir les collines et des lampadaires à énergie solaire ont été implantés à plusieurs endroits. On peut acheter des légumes, des chaussures, des jouets et même parfois des bijoux.

Mais la dimension précaire de tout cela n’échappe à personne : les longues files d’enfants faisant la queue pour de la nourriture rappellent à ceux qui voudraient l’oublier que les familles comptent encore sur l’aide humanitaire pour survivre. Ces dernières semaines, l’arrivée de la mousson a eu des répercussions importantes. Des toilettes ont été inondées, des points d’eau contaminés. Des écoles ont dû être délocalisées, mais certaines n’ont pas pu rouvrir faute de place disponible.

Pour chaque enfant, un avenir

Faire de ces camps souvent chaotiques des endroits où les enfants sont en sécurité a été l’une des priorités de l’UNICEF depuis le début de la crise. C’est ce qui nous a poussés à implanter 136 Espaces amis des enfants à travers les camps de réfugiés. « Ils ont permis aux enfants de bénéficier d’un endroit où ils pouvaient à nouveau être des enfants, et aux parents de pouvoir se concentrer sur d’autres aspects du quotidien, souligne William Kollie, qui dirige pour l’UNICEF le programme de protection des enfants à Cox’s Bazar. Les Espaces amis des enfants continuent à jouer ce rôle, pour les enfants les plus âgés comme les plus jeunes. »

Au-delà de l’urgence des besoins, l’enjeu est à présent d’offrir à ces enfants un avenir. « On se demande tout le temps quand on pourra rentrer chez nous, confie Nurul Amin, un jeune Rohingya âgé de 18 ans. Quand est-ce qu’on pourra reprendre nos études ? Pour l’instant, je veux juste me rendre utile pour trouver un travail et gagner de l’argent. » En début de soirée, les jeunes se retrouvent en groupe sur les collines pour tenter de capter du réseau et prendre des nouvelles de leurs proches restés de l’autre côté.

 

Enfants rohingyas au Myanmar : quelle est leur situation ?

Dans l’État de Rakhine, où vivaient la plupart des Rohingyas qui ont fui le Myanmar, les traces de la violence subie par la minorité musulmane sont encore visibles. Dans plusieurs localités, il ne reste que des villages rasés et des arbres calcinés. Pour les Rohingyas qui sont restés sur place, le traumatisme est très fort, d’autant plus qu’ils n’ont légalement pas le droit de quitter la région et que leur accès aux services de base est extrêmement restreint.

Une délégation de l’UNICEF a pu constater que même si la plupart des écoles sont toujours ouvertes, les effectifs dans les classes ont considérablement diminué. La malnutrition et les violations des droits des enfants sont particulièrement notables. De janvier à juin 2018, plus de 900 cas problématiques concernant des enfants ont été recensés : certains ont été séparés de leur famille, d’autres victimes de violences sexuelles ou physiques et plusieurs ont eu des problèmes avec la justice pour avoir tenté de quitter le Myanmar sans autorisation.

Pendant plusieurs mois, l’UNICEF a insisté auprès des autorités gouvernementales pour accéder plus facilement aux différentes régions où les enfants ont besoin d’assistance humanitaire. Ce travail de plaidoyer a porté ses fruits. « Maintenant que notre personnel a de plus grandes capacités d’action, l’UNICEF pourra accroître l’aide apportée à travers l’État de Rakhine, en répondant aussi bien aux besoins humanitaires qu’aux problématiques de développement, a déclaré Mandie Alexander, à la tête du bureau de terrain de l’UNICEF dans la région. Nous avons besoin d’un accès continu à tous les enfants hors de portée ou sans protection, et à tout enfant de l’État qui demanderait de l’aide. »

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