QUEBEC: CE QU’IL FAUT PRENDRE EN CONSIDÉRATION AVANT DE RETOMBER ENCEINTE APRÈS UNE FAUSSE COUCHE. LE CLSC VAUDREUIL DORION À L’ÉCOUTE

Au Québec, environ une grossesse sur cinq se termine par une fausse couche avant la 20e semaine de gestation. C’est beaucoup. Mais ce chiffre ne devrait pas être un prétexte pour banaliser cette complication de grossesse. Si certaines femmes, après avoir vécu tristesse et déception, surmontent rapidement cette épreuve, d’autres ont besoin de plus de temps car elles vivent un véritable deuil.

Ainsi, comme le mentionne Manon Cyr, infirmière clinicienne, auteur, formatrice et conférencière en deuil périnatal, il y a deux aspects à prendre en considération avant de retomber enceinte à la suite d’une fausse couche : le physique et le psychologique.

Au niveau physique, il est généralement recommandé d’attendre entre un et trois cycles menstruels avant de reprendre les essais pour retomber enceinte.

Au niveau psychologique, c’est plus compliqué. « Parfois, après un ou trois mois, on n’est pas prête à se réinvestir dans une grossesse », souligne Mme Cyr.

L’infirmière clinicienne qui travaille au CLSC de Vaudreuil-Dorion a d’ailleurs mis sur pied un programme de soutien en deuil périnatal. Depuis 2000, elle anime des groupes de discussions et offre un accompagnement aux femmes qui tombent enceintes après une fausse couche.

Pour Manon Cyr, il est important de ne pas minimiser la peine que peut causer la perte d’un fœtus et les répercussions que cela peut avoir sur une prochaine grossesse. « Certaines femmes attendent trop longtemps avant d’aller consulter. Quand elles viennent trop tard, elles sont parfois en dépression ou rongées par l’anxiété. C’est plus difficile à rattraper dans ce temps-là », explique-t-elle.

Être enceinte après avoir fait une fausse couche entraîne inévitablement des craintes et de l’anxiété. Et si ça arrivait encore? « Les femmes qui ont vécu une fausse couche ne se sentent pas à l’abri d’une autre perte. Elles ont perdu l’innocence qu’on peut ressentir au moment d’une grossesse », mentionne Mme Cyr.

Leurs craintes et leurs angoisses peuvent nuire à l’attachement au bébé. De plus, les femmes qui vivent une grossesse après une fausse couche sont généralement très – voire trop – attentives aux moindres soubresauts de leur corps. Il est donc important pour elles d’être bien accompagnées.

Au CLSC Vaudreuil-Dorion, par exemple, le service d’accompagnement qu’offre l’équipe de Manon Cyr inclut une écoute fréquente du cœur fœtal et un service téléphonique rapide afin d’écouter et de rassurer les femmes enceintes. « On va les aider à normaliser ce qu’elles vivent dans leur corps », précise l’infirmière.

Malheureusement, un tel service n’est pas offert dans toutes les régions du Québec. Si vous êtes enceinte après avoir fait une fausse couche et que vous sentez le besoin d’être accompagnée de près par une personne à l’écoute de vos craintes et disponible pour vous rassurer, vous devriez vous tourner vers une accompagnante à la naissance.

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