Libérez le potentiel infirmier !

Hibapress / Zoheir Maazi  »

La terminologie internationale de santé mondiale et spécialement celle des soins infirmiers se change et devient positive avec une affinité des droits humains. Maintenant, Les autorités publiques et plusieurs associations infirmières adoptent progressivement ce discours et parlent de l’infirmier au lieu du paramédical, des ressources humaines pour la santé au lieu du du personnel de santé, de l’investissement au lieu des dépenses, du droit à la santé au lieu d’une aspiration personnelle, d’un secteur garantissant la promotion de la santé des gens, la croissance économique et la paix sociale et internationale au lieu d’un secteur sociale corrompu et non-productif..
Les références internationales trouvent petit à petit leur place dans le discours officiel. Citant par exemple l’année mondiale de l’infirmière et sage-femme en 2020; fruit du plaidoyer de notre campagne Nursing Now, la stratégie mondiale des ressources humaines pour la santé dont nous avons participé à travers nos réseaux mondiaux, et le rapport très attendu sur l’état des infirmiers et des soins infirmiers dans le monde qui sera publié en mai 2020 à
l’occasion de la journée internationale de la santé.
Il faut « penser globalement et agir localement ». Des initiatives au niveau national et local doivent voir le jour pour suivre les recommandations mondiales, réaliser les obligations de l’état marocain envers les institutions internationales et pourquoi pas promouvoir un rôle de leadership régional en domaine de santé et spécialement en domaine des politiques des ressources humaines pour la santé et des soins infirmiers. C’est une vision ambitieuse mais possible.
Il est temps de dire qu’il faut accentuer l’effort positif de l’état pour le développement des soins infirmiers, et cela pour une contribution meilleure au développement de notre pays.
Il est à savoir que malgré la pénurie aigüe, les infirmiers représentent plus que la moitié des ressources humaines en santé, avec plus que 65 % sont des femmes. Selon un rapport britannique de l’organisme Burdet Trust, les infirmiers contribuent à l’amélioration de la santé des gens, au comblement des écarts entre les sexes et participent au développement économique des pays. Voilà pourquoi nous avons besoins, de plus en plus, des infirmiers
disponibles, bien formés et motivés.
Hier, nous avons élaboré un loi d’exercice et un statut interministériel en partenariat étroit avec les syndicats et les associations, et instauré un système de formation universitaire en soins infirmiers et technique de santé. Demain, il faut redémarrer sans report et sans prétextes les projets de l’Ordre professionnel regroupant les infirmiers fonctionnaires; salariés et libéraux, et cela pour entendre la voix infirmière à l’égard des pharmaciens,
médecins et dentistes.
Une action sur la formation universitaire et la formation continue nous paraît urgente pour répondre aux besoins en santé et faire face au coût de la non-qualité des soins infirmiers.
L’énoncé de position de l’Association marocaine des sciences infirmières et techniques de santé est encore une bonne référence. On peut ajouter que la durée de la formation de base d’un infirmier doit être de quatre ans, avec plus d’ouverture sur l’Anglais, plus de développement des compétences transversales et diversification des milieux de stage; en associations, en Bureau d’Hygiène Municipale et en entreprises.
Il est temps de lancer le projet de référentiel des emplois et des compétences; outil primordial de management des Ressources Humaines. Sans cet outil, les programmes deformation continue, d’évaluation annuelle et de promotion professionnelle restent un coup d’épée dans l’eau. Revenir sur le moment de concertation avec les associations et ne pas se contenter aux syndicats est un des clés de réussite et l’élargissement du champs d’action des infirmiers vers les soins avancés doit être la pensée guidée. Une autre fois les décideurs sont appelés à faire confiance en leur infirmiers pour lutter contre la désertification médicale et innover pour l’équité et la justice sociale en santé.
Aussi, Il est indéniable que la profession infirmière est l’origine alors que la spécialité n’est qu’une branche, d’où l’importance de croire à une solution collective et à un processus collaboratif.
Il est temps aussi de reconnaître la profession infirmière comme une profession indépendante et que les infirmières ne sont pas des assistantes médicales comme il a confirmé le secrétaire général de l’Organisation Mondial de la Santé. Autrement dit, il faut promouvoir les soins infirmiers et rehausser le statut des infirmières. C’est une réalité que les professions valorisées par les gens et les institutions sont les plus productives dans la
société.
Autrefois, des efforts gouvernementales ont été faits au niveau de la formation, la réglementation, les effectifs et les salaires mais le besoin social et les demandes des infirmiers sont toujours là. C’est normal, les défis en santé se grandissent et les infirmiers ont été toujours délaissés. Il reste beaucoup de choses à faire pour compenser..
Il est temps de passer à l’action. Une forte politique en soins infirmiers avec une participation effective des infirmiers à la table décision est la clé essentielle pour assurer la santé pour tous, combler l’écart entre les sexes et renforcer le développement économique de notre cher pays.
Maintenant, que ce passe t-il si on résiste à la libération des potentiels des infirmiers?

Personnellement, je pense que le changement est inévitable, mais il arrivera tard et notre pays va rater encore une fois un atout pour se positionner comme leader régional en santé. Oui, monsieur. La santé, y compris les soins infirmiers, peuvent constituer un des soft-power de notre pays. Profitons-en maintenant !
Pour finir, une conférence nationale en soins infirmiers peut-être un bon commencement.

 

  » Infirmier diplômé d’état.

Coordinateur national de la campagne mondiale NURSINGNOW.

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