RAPPORT D’AMNESTY INTERNATIONAL SUR L’ALGÉRIE : ACCABLANT

AGENCES

Le rapport annuel d’Amnesty International sur la situation des Droits Humains dans la Région Mena en 2019 a été rendu public hier  mardi 18 février.

En Algérie, « face au mouvement massif de protestation Hirak, les Forces de Sécurité ont fait usage d’une force injustifiée ou excessive pour disperser certaines manifestations et ont arrêté arbitrairement des centaines de contestataires », écrit l’ONG de Défense des Droits de l’Homme.

« Plusieurs dizaines de personnes ont été traduites en justice et condamnées à des peines d’emprisonnement sur la base de dispositions du Code pénal réprimant »l’incitation à un attroupement non armé », entre autres.

Les autorités ont interdit les activités de plusieurs Associations, bien souvent pour des motifs liés aux manifestations du Hirak , rapporte Amnesty International, ajoutant que « les Forces de Sécurité ont infligé des actes de torture et d’autres mauvais traitements à des militants, notamment en leur assénant des coups ».

Amnesty met également en lumière dans son rapport les restrictions d’accès à la capitale chaque vendredi, avec la mise en place de points de contrôle de la Gendarmerie et de la Police et l’usage de la menace « d’immobiliser les véhicules, notamment les bus, pénétrant dans la ville et d’imposer des amendes aux conducteurs ».

« Des Policiers et des Gendarmes, bien souvent en civil, ont arrêté arbitrairement des centaines de personnes qui manifestaient pacifiquement, et dans de nombreux cas ont confisqué leur téléphone afin d’empêcher la diffusion d’informations sur les événements », indique l’ONG, rappelant qu’à partir de juin « plus de 100 manifestants et manifestantes ont été renvoyés devant les Tribunaux pour répondre de charges liées à l’expression, pourtant pacifique, de points de vue sur le Hirak ou d’opinions exprimées pendant des manifestations. Des dizaines d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison », souligne le rapport.

Le rapport d’Amnesty International signale également la répression et intimidations subis par la Presse dans l’exercice de son rôle : « Au cours de l’année, au moins 10 journalistes algérien·ne·s qui couvraient les manifestations du Hirak ont été arrêtés, interrogés sur leur travail et détenus pendant quelques heures. Quatre journalistes étrangers ont également été interpellés, puis expulsés », affirme l’ONG.

« À partir du mois de juin, les autorités ont régulièrement coupé l’accès aux sites d’information indépendants Tout Sur l’Algérie (TSA) et Algérie Part. Il s’agissait selon toute apparence de censurer les informations qu’ils communiquaient sur les manifestations », explique Amnesty.

De sont coté, la directrice d’Amnesty international Algérie, Hassina Oussedik, a insisté sur l’importance que les journalistes puissent assurer la couverture des manifestations sans subir de censure, de harcèlement, d’intimidation et sans avoir peur d’être arrêté.e.s.

« L’article 50 de la constitution garantit la liberté de la Presse et stipule que le délit de Presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté», a-t-elle rappelé.

 

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