Liberté de la presse : Un rapport international accable l’Algérie

Hibapress

Un rapport d’organisations non gouvernementales internationales a pointé du doigt la censure, les restrictions d’activités et les arrestations de journalistes, entre autres violations systématiques de la liberté de la presse en Algérie.

Le rapport, soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Institut Tahrir sur la politique du Moyen-Orient (TIMEP), a dressé un portrait sombre de la situation de la presse dans le pays, rendant compte de plusieurs cas avérés de violations systématiques, tant au niveau judiciaire que des pratiques.

Sur la base de preuves recueillies par le CPJ et le TIMEP, en collaboration avec des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des avocats locaux, le rapport affirme que le gouvernement algérien continue de saper les principes fondamentaux des droits de l’homme par la censure en ligne des médias, la suspension des accréditations et le blocage des sites web, ainsi que l’intimidation, la détention et les poursuites pénales à l’encontre des journalistes.

« Les autorités algériennes ont intensifié la répression contre la société civile et les journalistes qui couvrent le Hirak », soutient la même source, relevant que l’Algérie a utilisé la loi pour criminaliser la liberté d’expression, arrêter, détenir et poursuivre les journalistes et priver le public de son droit d’accès à l’information

Les autorités gouvernementales algériennes utilisent les dispositions du code pénal relatives à la lutte contre le terrorisme et à la sécurité nationale, vaguement définies, pour traiter les journalistes comme des menaces pour la sécurité, fait observer le document, déplorant que le code pénal contienne de nombreuses dispositions qui criminalisent effectivement le droit à la liberté d’expression.

Entre le 1er mai 2017 et le 31 janvier 2022, le CPJ a enregistré la détention et l’emprisonnement de dizaines de journalistes, le blocage de plusieurs sites d’information, la censure de journalistes et de médias, le ciblage de médias étrangers et l’expulsion de nombreux journalistes étrangers du pays.

« Ces événements se sont produits parallèlement à une répression plus large de la liberté d’expression dans tout le pays », insiste le document, produit dans le cadre de l’examen périodique universel sur l’état de la liberté d’expression et de la liberté de la presse en Algérie.

Après le Hirak, les recherches du CPJ montrent que le nombre d’emprisonnements, de détentions arbitraires et de poursuites de journalistes par les autorités algériennes, sur la base d’accusations vagues sans rapport avec les lois sur les médias ni conformes aux principes fondamentaux du droit international des droits de l’homme, a augmenté de manière significative.

Le rapport recommande ainsi d’élaborer des réglementations juridiquement contraignantes pour garantir que les lois et les pratiques de l’État soient mises en conformité avec la constitution et les normes internationales des droits de l’homme.

Il appelle également à l’amendement du code pénal, afin d’interdire les poursuites contre les journalistes, en vertu de lois non liées aux médias ou à la presse, tout en permettant aux médias et aux journalistes étrangers de travailler en Algérie, en leur accordant des accréditations et des licences.

Il réclame aussi de mettre fin à l’ingérence du gouvernement dans le contenu des médias et cesser de poursuivre les journalistes et les blogueurs pour leur couverture d’événements politiques, tout en arrêtant les poursuites contre les journalistes, en vertu de dispositions vagues relatives à la sécurité nationale et au terrorisme.

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