Agriculture marocaine : Résilience face à la rareté de l’eau et vision ambitieuse pour l’avenir

Malgré ces difficultés, le secteur agricole marocain continue de faire preuve d’une résilience remarquable, ouvrant la voie à des perspectives prometteuses pour la saison agricole 2023/2024 et consolidant son rôle de moteur de la croissance économique nationale.

Un optimisme soutenu par le Haut-Commissariat au Plan

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) apporte un éclairage optimiste sur l’avenir de l’agriculture marocaine. Selon ses récentes évaluations, l’amélioration des conditions climatiques tardives lors de la campagne agricole 2022/2023 devrait compenser le déficit hydrique antérieur. Cette amélioration est non seulement bénéfique pour la production céréalière, estimée à 55,1 millions de quintaux (Mqx) en augmentation de 62% par rapport à l’année précédente, mais aussi pour la production maraîchère et arboricole, notamment l’agrumiculture, l’oléiculture et la culture des dattes.

En chiffres concrets, la valeur ajoutée agricole devrait connaître une amélioration significative de 6,7% en 2023, après une baisse de 12,9% en 2022. De même, le secteur primaire devrait enregistrer une hausse de 6,6% après un recul de 12,7% en 2022, selon les données du HCP.

 

La rareté de l’eau, un défi majeur

Dans un contexte international marqué par diverses crises, la rareté de l’eau se profile comme un défi majeur pour l’agriculture marocaine. Cette problématique s’est aggravée en raison de la succession d’années de sécheresse ces dernières années.

Pour faire face à cette réalité, le projet de loi de finances pour l’exercice 2024 alloue une place importante à l’accélération de la mise en œuvre du programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation. Ce programme bénéficie d’une enveloppe budgétaire conséquente de 143 milliards de dirhams (MMDH) pour la période 2020-2027, conformément aux Hautes Orientations Royales.

 

Une approche multidimensionnelle pour relever les défis

La note d’orientation du projet de loi de finances souligne l’importance d’une approche multidimensionnelle pour gérer efficacement la rareté de l’eau. Cette approche se traduit par des actions concrètes, telles que l’interconnexion des bassins hydrauliques de Sebou et Bouregreg, la construction de barrages pour augmenter la capacité de stockage d’eau douce, la mobilisation des eaux non conventionnelles à travers des stations de dessalement de l’eau de mer et l’augmentation des capacités de réutilisation des eaux usées traitées. De plus, elle prévoit un renforcement de l’approvisionnement en eau potable des zones rurales.

 

« Génération Green » : Un cheval de bataille pour l’agriculture marocaine

Pour assurer une agriculture plus performante, durable et résiliente face aux changements climatiques, le Maroc a adopté la stratégie « Génération Green 2020-2030 ». Cette stratégie vise à doubler le PIB agricole pour atteindre 200 à 250 MMDH d’ici 2030 et à renforcer les exportations, visant entre 50 et 60 MMDH.

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, la stratégie se concentre sur le développement et la consolidation des filières agricoles. Elle s’appuie sur 19 contrats-programmes signés en début d’année, avec des allocations dépassant les 110 MMDH, dont 42 MMDH sous forme de participation de l’État. Ces contrats-programmes ont été élaborés en collaboration avec les fédérations interprofessionnelles pour fixer des objectifs et des indicateurs de développement clairs pour chaque filière.

Perspectives prometteuses

Les chiffres du HCP soutiennent les bonnes perspectives pour la saison agricole 2023/2024. L’agriculture marocaine ne repose pas sur le hasard, mais sur une stratégie ambitieuse, une volonté résolue et un travail acharné. Ces éléments clés permettront de promouvoir le secteur agricole, de consolider la souveraineté alimentaire du Maroc et de renforcer sa résilience face aux aléas climatiques. Avec une vision audacieuse et des actions concertées, l’avenir de l’agriculture marocaine s’annonce prometteur.